C’est au Centre International Abdou Diouf que s’est ouvert le dialogue initié par le Chef de l’État dans le but de trouver un consensus sur la date des élections présidentielles d’ici l’hivernage et enfin le dépôt d’un projet de loi en conseil des Ministres avant son adoption par l’Assemblée Nationale. Macky Sall en a fait état devant un parterre de sommités religieuses, politiques, économiques, syndicales et de la société civile.
Allons à l’essentiel et trouvons un consensus car c’est mieux pour tout le monde. Macky Sall semble presser de tirer un trait sur sa présidence. Oui mais en cette période d’incertitudes, pas question de faire n’importe quoi au risque de fragiliser le pays. Aussi clair que cela puisse être, le président de la République a demandé aux acteurs politiques de trouver une date afin de convoquer le collège électoral. A ce point précis, il faut y adjoindre un tout autre aussi important. Faut t il y aller avec les 19 candidats validés par le Conseil Constitutionnel qui bénéficieraient du principe des droits acquis? Ou bien avec tous les manquements constatés dans la fiabilité du fichier électoral avec des candidats inconnus dans ce dit fichier ou bien simplement faut t-il éliminer plus de 900000 sénégalais inconnus des listes. Seul le dialogue peut permettre de gommer ces incongruités.
Quant à la loi d’amnistie, le Chef de l’État s’est voulu clair, c’est une de ses prérogatives, il va les exercer pleinement. A ces incertitudes, des voix se sont élevées notamment le candidat, Mohamed Boune Abdallah Dionne, qui soutient que les écueils doivent être levés en maintenant les droits acquis pour les candidats retenus quitte à régler les questions légitimes auxquelles sont confrontées les candidats lésés par les dysfonctionnements de l’administration. Avant de préciser que la date revient au pouvoir réglementaire.
Amadou Ba, candidat de Benno Bokk Yakaar s’est dit d’accord pour le dialogue en demandant aux acteurs de trouver la formule la plus appropriée. Mamadou Diop Decroix, recalé parmi les candidats, a estimé que la solution se trouvait dans le dialogue non sans rappeler qu’au temps de l’ancien président Léopold Sedar Senghor, il a juste eu recours à l’article 35 pour passer le témoin à Abdou Diouf. Cheikh Tidiane Gadio au nom du Front Démocratique pour une Élection Inclusive a plaidé pour Karim Wade dont la double nationalité ne tient plus depuis qu’il a déposé son dossier de candidature. L’ occasion pour Cheikh Tidiane Gadio de lancer un appel à la raison face aux lobbys de tous ordres qui n’attendent que le moment propice pour exécuter leurs plans machiavéliques. Il a aussi dénoncé l’implication des médias étrangers dans cette entreprise de déstabilisation tout comme certaines chancelleries de pays tiers. Avant de terminer par une boutade à savoir sauvons le Sénégal. Enfin, Alioune Sarr, autre candidat recalé, il a profité pour plaider en faveur des 900000 sénégalais inconnus dans le fichier. Thione Niang en a fait autant en soulevant la question de la binationalite en mettant en avant l’apport que ces derniers ont pour le pays. Enfin, Me Ousmane Ngom, ancien ministre de l’Intérieur sous Me Abdoulaye Wade a confié que ces périodes de périls, le Président de la République doit garder le cap avant de confier les rênes du pouvoir à celui qui aura recueilli le maximum de suffrages. Entre un pilote qui n’a jamais conduit un avion sensé traverser le Triangle des Bermudes et un pilote à la retraite, il vaut mieux entrer dans l’avion qu’il conduit même s’il faut le tirer de la retraite pour arriver à destination.
Ibrahima DIOP