Les travailleurs de la Délégation Générale de l’Entreprenariat Rapide des femmes et des jeunes dans le cadre du programme Nano Crédit ne savent plus où donner de la tête. Lors d’un point de presse organisé hier dans les locaux de la CSA, ils ont dénoncé avec véhémence la rupture unilatérale de leurs contrats et interpellé, en dernier ressort, le Président Bassirou Diomaye Faye et son Pm Ousmane Sonko.
Marche, sit in, grève de la faim et toutes autres actions de réclamation sont envisagés dans le plan d’action pour réintégrer leurs emplois. Omar Dramé le Coordonnateur du collectif interministériel des agents de l’administration sénégalaise et par ailleurs porte-parole des travailleurs du Programme « Xeyu Ndaw yi » a fait le point sur les quatre années de service dévoué, d’engagement sans faille et d’importants sacrifices consentis dans des conditions de travail difficiles. Malgré toute cette abnégation, ces travailleurs du programme « Nano Crédit » ont fini par être tous licenciés. Selon leur porte-parole, la situation qu’ils vivent est injuste. Car, depuis le lancement du programme, une convention état – employeur liait la Der/Fj et les collectivités locales pour assurer la rémunération des travailleurs. La Der n’y a pas jamais respecté ses engagements. Ce qui a conduit les collectivités locales à se désengager progressivement de ce programme mis en place en 2021. Mais, en dépit de la modeste rémunération et en comptant sur les promesses d’avenir, ces agents « se sont aussi investis pleinement dans leurs missions tout en contribuant au rayonnement du programme « Nano Crédit » présent dans les 14 régions et 46 départements du Sénégal à travers 72 points d’activités opérationnelles. »
C’est d’ailleurs grâce à la rigueur et au professionnalisme de ses agents, ce programme a permis de financer plus de 170 000 bénéficiaires pour un montant global de 55 milliards. « Ce sont ces mêmes agents aujourd’hui licenciés qui en ont assuré le suivi, l’encadrement et le recouvrement des crédits. » A déploré le coordonnateur du collectif interministriel des agents de l’administration. Hélas, a-t-il regretté, au lieu de maintenir ces agents dans leurs fonction, la Der/FJ a choisi de ne pas renouveler leurs contrats, plongeant ainsi de nombreuses familles dans une détresse sociale inacceptable.
Le porte-parole a ensuite précisé que dès l’annonce de cette décision, le collectif s’est rapproché de la Direction de l’emploi qui a évoqué le manque de budget pour couvrir le paiement des salaires. Les travailleurs du programme Xeyu Ndaw Yi ont lancé un vibrant appel à Mme Aida Mbodji, en lui demandant de reconsidérer cette décision et maintenir ces agents déjà formés plutôt que de les remplacer par du personnel non qualifié. Ce cri de coeur a été adresse au président de la République et au Premier ministre pour qu’ils interviennent sans délai afin d’éviter un drame social évitable.
Cheikh Tidiane MBENGUE