REPORT DE LA PRESIDENTIELLE: LES ARGUMENTS JURIDIQUES DE SERIGNE MBACKE NDIAYE QUI APPELLE A L’APAISEMENT DU CLIMAT SOCIAL

 « Mes recherches actuelles confirment l’existence d’une jurisprudence du Conseil constitutionnel français selon laquelle le report d’une élection présidentielle est juridiquement accepté tant qu’elle se tient dans la même année ». En agitant sa part de vérité dans le débat poreux sur le report de la présidentielle du 25 février 2024, le ministre Conseiller Serigne Mbacké Ndiaye prend parti pris pour le camp du président de la République. Le leader de l’Alliance Sénégal Sama Yitté qui s’exprimait hier au cours d’un point de presse sur la question, a également épousé l’appel au dialogue lancé par le chef de l’État pour pacifier l’espace politique et trouver un consensus. Il donne son accord, mais sollicite dans un premier temps, la libération des détenus des événements politiques de 2022 à nos jours , et la restitution au groupe Walfadjri  de sa licence télévisée.

Le débat sur le report de l’élection présidentielle continue de soulever des montagnes au Sénégal. Alors que les organisations syndicales, flanquées des mouvements citoyens, ont rejoint la société civile et les députés de l’opposition, dans un réchauffement dangereux du front social, à travers des plans d’actions et de recours introduits au Conseil constitutionnel pour casser le décret présidentiel, le mouvement Alliance « Sénégal Sama Yitte » que dirige le ministre Conseiller Serigne Mbacké Ndiaye, est monté au créneau hier, pour clarifier l’opinion sur les véritables enjeux de ce report. D’emblée, le ministre a mis son curseur sur la fameuse lettre des 41 candidats spoliés du processus de  parrainage. Ces derniers qui se disaient lèsés, avaient saisi le président de la République afin qu’il use de ses prérogatives et qu’ils puissent être rétablis dans leurs droits. Ce qui de l’avis du ministre conseiller, équivaut à une demande de report de l’élection présidentielle. Il n’était plus possible, selon lui, de respecter les 35 jours francs qui séparent la publication de la liste au jour du scrutin. L’autre élément, le plus important, nécessitant le report,  toujours d’après Serigne Mbacké Ndiaye, a trait à la sortie musclée du candidat du parti démocratique sénégalais (Pds), Karim Wade, qui a accusé nommément deux  Sages du Conseil Constitutionnel, de corruption.  L’affaire de la double nationalité de la candidate Rose Wardini, arrêtée et déférée au parquet (elle bénéficie depuis mercredi, d’une liberté provisoire) est la goutte de trop du malaise politique, souligne le membre de Benno Bokk Yaakar. Continuant toujours son argumentaire, l’ancien libéral soutient que des membres de la société civile et des leaders de partis avaient  déclaré publiquement avoir pris contact avec le Président de la République pour obtenir le report de l’élection et l’ouverture d’un dialogue inclusif. Des faits  suffisants qui selon lui, ont motivé la décision du président de la république de reporter la présidentielle. « Nul ne peut soutenir que le Président a pris une décision unilatérale de reporter l’élection d’autant plus que l’Assemblée Nationale souveraine a décidé de la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire », corrobore-t-il ses arguments.

« LES DEMANDEURS DU REPORT ONT MYSTERIEUSEMENT DISPARU« 

Serigne Mbacké Ndiaye de s’interroger sur la disparition « mystérieuse » de tous ces demandeurs de report ou de dialogue, qui se sont tous tus pour faire porter le chapeau du report au seul Président Macky Sall. « Où sont ceux qui criaient sur tous les toits que « Jamm guën élection » (La paix est meilleure qu’une élection) ? Où sont ces membres de la société civile qui parlaient de dialogue inclusif ou de dialogue de dernière chance ? Tous ont disparu…» a-t-il laissé entendre devant la presse. Avant de puiser sur l’existence d’une jurisprudence du Conseil Constitutionnel français selon laquelle le report d’une élection présidentielle est juridiquement accepté tant qu’elle se tient dans la même année, et c’est le  cas du Sénégal.   Le ministre n’a pas oublié également d’égratigner les ennemis de la république qui cherchent à déstabiliser notre pays en utilisant des médias étrangers comme France 24 et de RFI dont les auteurs appelés « Spécialistes des questions africaines ignorent tout de notre pays et de ses réalités ».  Il fracasse les Etats Unis d’Amérique de qui, selon lui, le Sénégal n’a pas de leçon de démocratie à recevoir, eux qui ferment leurs yeux au moment où Israël passe tout son temps à massacrer des populations civiles, des jeunes et des femmes à Gaza. Un pays incapable d’organiser des élections transparentes et démocratiques en donnant comme preuve les contestations formulées par Trump à l’issue de l’élection de Joe Biden et  l’attaque du Capitol. Pour conclure il a sollicité auprès du président que Walf TV retrouve sa licence, et également la libération de tous les détenus à la suite des événements politiques depuis 2022 jusqu’à nos jours.

Cheikh Tidiane MBENGUE