Assemblée Nationale: La tension de… l‘attente!

Les Sénégalais, depuis la proclamation officielle des résultats des législatives,  sont dans l‘attente de la formation du bureau de l‘Assemblée Nationale avec un nouveau Président. C’est dans cette tension de l’attente, qu’ils braquent leurs antennes du côté du Palais de l‘Avenue Léopold Sédar Senghor où le Président Macky Sall va révéler le nom du nouveau Premier Ministre et la formation de la nouvelle équipe gouvernementale.
Les supputations vont bon train dans les salons dakarois.
Pour la présidence du Parlement, d‘aucuns estiment que le poste devait revenir à la tête de liste de Benno Book Yakaar, Aminata Touré. Ce qui serait une première dans l’histoire politique du Sénégal. Par contre, d‘autres votent pour Pape Diop, Book Gis Gis, ancien Président de l‘Assemblée nationale et du Sénat, qui est venu renforcer Benno pour lui donner une majorité absolue. Il a l‘expérience et la sagesse qui lui permettraient de diriger finement la nouvelle assemblée composée de nouveaux élus, parmi lesquels, de jeunes loups, aux dents longues.
Les Sénégalais attendent aussi la décision des nouveaux députés de Yewwi Askaan Wi dont les responsables avaient théorisé le non cumul des mandats. Ainsi, on ne devrait pas entendre dans les rangs de cette coalition, Monsieur le Député Maire.
Mais dans les rangs de l‘inter coalition, Wallu Yewwi, on entend des prises de positions rebelles qui ne vont pas faciliter l’application de cette décision de Yewwi Askaan Wi.
C‘est ainsi que le maire de Hann Bel Air, Babacar Mbengue élu député, affirme que cette question n‘a pas été abordée au sein de Taxawu Dakar que dirige Khalifa Ababacar Sall. Justement son collègue de Taxawu DAKAR, Barthelemy Dias, maire de Dakar et député nouvellement élu, n’a pas encore réagi sur la question. Silence assourdissant !
Est-ce que cette question du cumul des mandats ne sera pas un révélateur d‘une éventuelle mésentente au sein de l‘inter coalition Wallu Yewwi. Déjà, Abdoulaye Wade, revigoré par les bons résultats de sa coalition lors des législatives, sonne le rappel des troupes et rappelle que le Parti Démocratique Sénégalais est la première formation politique de l‘opposition parlementaire. Les membres de Pastef et Taxawu sauront apprécier cette déclaration du Pape du Sopi. De toutes les façons, tout le monde sait que cette agitation du Vieux Ndiombor (Senghor dixit) a un  seul objectif: faire élire Karim son fils à la présidentielle de 2024. Mais comment décrocher cette épée de Damoclès qui pend au-dessus de sa tête à cause de Dame Justice?  Ndiombor doit avoir une recette secrète qu‘il va dévoiler très bientôt pour libérer les inconditionnels de Karim Maissa Wade. Est-ce qu’il ne passera pas par des négociations avec Benno, pour obtenir la majorité qualifiée ( 99 députés) requise pour faire adopter une loi organique?
Il est vrai que Benno Book Yakaar peut aussi prendre l‘initiative de faire une proposition de loi d‘amnistie appuyée par Wallu Yewwi pour ouvrir la voie au fils de Wade mais aussi à Khalifa Ababacar Sall pour  la présidentielle de 2024. Ce serait une marque de reconnaissance de la majorité présidentielle en direction du Pape du Sopi. Ce n’est que de la météo politique. Laissons le temps meilleur juge!
Le Forum du justiciable entre dans la danse en proposant les termes de la loi d’amnistie. Mais comment, un organisme qui se fait appeler Le Forum du justiciable, peut il appeler à effacer une décision de justice pour donner une nouvelle virginité politique à des citoyens fautifs devant la loi et sanctionnés par Dame Justice. Ce Forum  met entre parenthèses les intérêts du peuple au profit de deux personnes. En effet, des amendes, estimées à plusieurs milliards de nos maigres CFA, ont été infligées aux fautifs. Cet argent, s’il était recouvré pourrait construire combien de salles de classe pour éradiquer,  pour toujours, les abris provisoires sans oublier les cases et postes de santé qui seraient implantés dans le pays profond. Donc, cette éventuelle amnistie, pour les politiciens, qui voudra dire, on efface tout et tout le monde il est beau, il est propre. Qui disait que les politiciens ont pris le peuple en otage?

Après le communiqué du PDS qui semble bander les muscles après les législatives, la réplique n’a pas tardé du côté de PASTEF. Ainsi, son leader Ousmane Sonko a fait une déclaration pour annoncer sa candidature à la présidentielle de 2024. Ce qui, du reste n’est pas vraiment une information au vrai sens journalistique. Hé Oui! Ce que tout le monde sait déjà, ne peut pas être une information! Qui dans ce pays doutait de la candidature de Ousmane Sonko à la prochaine présidentielle?  Il faut que la presse se prenne au sérieux et éviter de suivre des politiciens qui les manipulent.
Comment comprendre que des journalistes aillent répondre, à chaque fois,  à un homme politique qui ne les respecte pas ! Il les snobe en ne répondant  à aucune de leurs questions.
Et puis quelle urgence il y’a pour ameuter la presse pour annoncer une candidature à une présidentielle qui sera organisée dans presque 2 ans ? En bon croyant, Dieu Seul sait qui sera candidat à cette date !
Pour éviter cette manipulation, la conduite à tenir par la presse est très simple: tout homme politique qui ne veut pas répondre aux questions des journalistes doit être boycotté.
Les confrères qui ne respecteraient pas le mot d‘ordre seraient versés dans le club des Communicateurs traditionnels en compagnie des Mbaye Pekh et autres! Un point c‘est tout ! Restez dignes, chers confrères, pour préserver les valeurs d‘une profession qui doit être au service exclusif des citoyens.
Restons avec la presse pour déplorer cette guerre des communiqués entre la RTS et le groupe Emedia, propriétaire de ITV, IRadio, et le quotidien Bes Bi. Les deux groupes de presse se disputent les droits de retransmission radiotélévisée de la prochaine coupe du monde de football organisée au Qatar. C‘est des situations à éviter pour préserver la solidarité entre confrères qui ont le même objectif: informer et divertir les citoyens!
Aux dernières nouvelles, le Groupe Emedia  n‘a pas encore reçu une lettre de résiliation du contrat signé avec New World Tv. S‘il y a un autre contrat sur le même objet, il y a rupture de…contrat, selon Maitre Moussa Sarr avocat du Groupe.
La balle est donc dans le camp du Conseil National de Régulation de l‘Audiovisuel qui ne doit pas dégager…en touche!  N‘est ce pas Babacar ?

Pour revenir à cette déclaration de candidature prématurée de Sonko, on sent une sorte de répétition de Pastef de ce que le Parti Démocratique Sénégalais avait fait quand Karim Wade était inculpé pour enrichissement illicite. Les stratèges du PDS, après un Comite Directeur transformé en Congrès, avaient sorti un communiqué pour annoncer que leur candidat pour 2019 était…Karim Wade. On était en 2015 ! Ils ont expliqué, quelques années après, que l’objectif, de cette candidature prématurée, était d’ influencer les juges et alerter en même temps la Communauté internationale en cas de condamnation. Mais cela n‘a eu aucun effet sur le comportement des magistrats qui, par la suite l‘ont  condamné à une peine de prison ferme. Et on connaît la suite!

Commentant cette candidature du leader de Pastef, certains observateurs estiment que cette déclaration semble liée à un éventuel procès sur l‘affaire Adji Sarr qui l‘accuse d‘un présumé viol dans un salon de massage. Ainsi, en cas de condamnation, le candidat à la présidentielle de 2024 dira qu‘on l‘a mis en prison pour qu‘il ne participe pas à l‘élection. D‘ailleurs le patron de Pastef l‘a clairement dit dans sa déclaration. Ousmane Sonko affirme: L‘Etat français et celui du Sénégal sont en train de manœuvrer pour que je ne sois pas candidat en 2024. Ils pensent que Sonko va mener le pays dans une situation compliquée…..Leur seul souhait est de me condamner avec sursis pour que je ne sois pas candidat en 2024.
Les partisans de la dame Adji Sarr ont aussitôt sorti un communiqué après la déclaration de Sonko. Mme Françoise Hélène Gaye, du collectif pour La Défense des droits de Adji Sarr, réagissant à la sortie du leader du Pastef, se dit surprise en se demandant:Comment un citoyen placé sous contrôle judiciaire, un citoyen qui devait être aujourd’hui sous mandat  de dépôt est laissé libre comme l‘air, violant des règles éthiques et la sacralite de nos institutions principalement judiciaire…jusqu’à être le premier Sénégalais déclaré candidat(présidentielle de 2024). Pour dire que les partisans de Adji Sarr sont aussi dans la tension de l’attente d’un éventuel procès !
Voilà donc le Sénégal, lancé dans une autre campagne électorale accompagnée d’un imbroglio politico-judiciaire à durée indéterminée.  Tout ceci au détriment de l‘essentiel, c‘est à dire, la recherche du bien-être intégral du fameux peuple dont se réclament, politiciens et activistes, à longueur d‘année.

Le Forum civil, par la voix de son coordonnateur Birahim Seck,  rejette dans un Tweet,  l‘idée d‘une proposition de loi d‘amnistie pour une décrispation politique. Selon Birahim Seck, ce projet relève d‘une volonté appuyée et manifeste de cultiver et d’encourager l‘enrichissement illicite, les détournements, les vols et la promotion de l‘impunité dans l‘espace public.
L‘opposition politique s‘est toujours présentée devant…le peuple, comme des gens propres qui ne vont jamais s‘engager dans des opérations qui foulent aux pieds les intérêts des citoyens, sont interpellés par Birahim Seck. Là aussi, peut-on s‘attendre à la Maitre Wade Formula: Ma Waxon, Waxeet!  ( je l’avais dit, je me dédis). Sans commentaire !
On voit donc que cette question d‘une amnistie en faveur des politiciens soulève déjà des vagues de protestations au sein de la population. Là, se joue la crédibilité de la classe politique sénégalaise qui commence à perdre l‘entière confiance du peuple au vu du nombre de citoyens qui s‘est abstenu lors des dernières législatives. Est-ce le début de la fin des politiciens professionnels.  Ils céderaient la place aux activistes dont le langage, souvent populiste pour ne pas dire démagogique, emballe malheureusement beaucoup de jeunes !  Qui vivent toujours dans la tension de…l’attente d’un emploi éventuel !

Le Ministre de l’Agriculture, Moussa Balde (comme par hasard…un Al Pulaar) a  entamé une tournée pour voir l’état des cultures dans le monde rural. On voit que tout se passe bien . Au village on a constaté qu’au cours de sa pérégrination à travers champs, en bon Al Pulaar,  il arbore un large sourire, à chaque fois qu’il visite les champs de maïs et de mil.  Comme si cela ne suffisait pas, il tient dans une main des épis de maïs débarrassés de leurs feuilles de protection pour nous montrer les belles graines prêtes à la grillade ou à la cuisson. Dans l’autre main il brandit des épis de mil bien fournis en graine. Bref des graines qui vous chatouillent les papilles en pensant au fameux Lachiri Haako .  D’ailleurs le Professeur BALDE nous promet une autosuffisance en céréales ! Ce qui veut dire qu’il y aura du …Lachiri Haako à gogo dans toutes les cases de nos cousins Al Pulaar. Vous voyez que là où il y’a la bouffe, on trouve toujours un Pulaar et en bonne position ! Sachez qu’on vous a à l’œil où que vous soyez ! ANANY !

Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural