Jadis envié pour la qualité de services et les idées émises, le Sénégal a dormi sur les lauriers au point d’être rattrapé voire dépassé par ses voisins. Le Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye lors des Etats généraux des Transports Publics tenu il y a un an avait indiqué la direction à prendre à savoir le renouvellement du parc automobile, la digitalisation des services, la mise en place d’un système intégré, intelligent et durable ainsi que la professionnalisation des acteurs. Le Fonds de Développement des Transports Terrestres (Fdtt) créé dans ce sens a fait l’objet hier d’une table ronde sous la présidence de Yankhoba Dièmé, ministre des Transports Terrestres et Aériens.
Pour renouveler le transport public de voyageurs, le besoin de financements est estimé à 1511 milliards F sur les 60.000 véhicules de plus de 16 ans qui roulent au Sénégal alors qu’il faut 2332 milliards pour le transport public de marchandises soit un parc de 52000 véhicules de plus de 25 ans.
Lors de ces assises, Bara Sow, administrateur du FDTT n’a pas mis de gans pour mettre en exergue la vétusté du réseau routier dont 40% sont en mauvais état et polluant, un réseau ferroviaire limité et un secteur informel du transport mal organisé. Pas étonnant d’en arriver là avec des véhicules datant de plus de 16 ans voire 25 ans. L’administrateur de ce fonds a aussi reconnu la faiblesse du maillage industriel notamment l’assemblage et la maintenance des véhicules. D’où l’ urgence selon lui de mettre sur pied un programme massif de renouvellement du matériel roulant et de développement des infrastructures.
Comme pistes de solutions, Bara Sow prône l’amélioration de la qualité du service, la réduction des externalités négatives à savoir la pollution, les accidents, la congestion et les surcouts logistiques.
Revenant sur la mission du Fonds, il a rappelé qu’il s’agit de » contribuer au financement de l’investissement et de l’exploitation pour la modernisation des systèmes de transports publics, structurer des mécanismes de financement innovants et accessibles aux acteurs, d’accompagner les projets de renouvellement du parc à promouvoir la digitalisation des services comme le leasing, la billeterie digitale, le suivi des remboursements les plateformes de réservation. Et l’administrateur du fonds de proposer la diversification des sources de financement par les fonds verts, les partenariats public-privé…. Le Fdtt nourrit également l’ambition de mettre en place un guichet de financement dédie au renouvellement du parc, le développement de partenariats industriels et la digitalisation du suivi financier. L’ambition est de moderniser le parc et les systèmes de transports publics tout en favorisant la production locale, la transition écologique et l’emploi des jeunes.
A sa suite, Serigne Mboup, le Pdt du Groupe CCBM a reconnu la rentabilité du secteur indiquant que » le transport est le moteur du développement. Il a aussi déploré le manque d’organisation spécifique au secteur où un plan de renouvellement initié à l’époque avait échoué à cause des acteurs en 2007. C’est d’ailleurs à cause de tous ces manquements que les banques rejettent les dossiers transport estimant qu’il est plus difficile d’avoir un véhicule neuf que d’avoir un chauffeur.
Ibrahima DIOP
